Le 2 septembre 31 avant J.-C. avec la victoire d'Octavien, futur Auguste, sur les forces d'Antoine et Cléopâtre à Actium, le rêve d'Alexandre le Grand venait de sombrer une seconde fois. Cette bataille marquaït la fin de la République romaine et de l'époque hellénistique. Un ordre nouveau, pour des siècles,naissait en Méditerranée.
En s'appuyant sur les travaux qui ont souligné récemment la partialité des sources nées de la propagande octavienne, Paul M. Martin réussit la gageure d'accorder la parole aux vaincus. Il redonne à l'union d'Antoine et de Cléopâtre, dont la postérité garde trop souvent l'image de «l'ivrogne et la putain», sa dimension humaine, mystique et politique.
Tous deux sont fortement marqués par César. Antoine se veut l'exécuteur de «l'héritage césarien». Cléopâtre est mère de Césarion. Leur amour, transcendé dans l'union mystique entre Aphrodite-Isis et Dionysos-Osiris, nourrissait le plus beau des rèves : l'union de l'Orient et de l'Occident. Ce grand dessein s'abîmera dans leur double suicide. Un seul tombeau les réunit à Alexandrie.
Un superbe ouvrage qui met en lumière un moment clé de l'histoire.
Paul M. Martin, professeur de langue et littérature latines à l'université de Montpellier-III, a tiré de sa thèse, les deux volumes de L'idée de royauté à Rome, des origines au principat augustéen, et a publié en autre un ouvrage intitulé Tuer César !