Texte présenté par Albert Ronsin.
« De nos jours, l'Europe, l'Asie, l'Afrique ont été plus largement explorées, et une quatrième partie a été découverte par Americo Vespucci (comme on le dira dans les pages suivantes) : et je ne vois pas pourquoi on s'opposerait à ce que cette terre soit appelée, à partir du nom de celui qui l'a découverte, Americo, bomme à l'intelligence pénétrante, soit Ameri-gê, terre d'Americo, soit America, puisque c'est de noms de femmes que l'Europe et l'Asie ont tiré leur nom. » Il a suffi de la mention AMERICA portée sur trois documents cartographiques imprimés et d’une justification de ce nom introduite dans un petit livret en 1507, pour donner une identité à un continent dont on ne connaissait au tout début du XVI siècle qu’une partie de la rive atlantique. Les appellations proposées par les marins espagnols et portugais: Indes occidentales, Terre de la Vraie Croix, Terre des Perroquets n'ont pu rivaliser avec ce nom géographique forgé à partir du prénom d'un navigateur qui n'était ni le premier découvreur, ni le glorieux amiral d'une flotte. Etrange et magique destin d’un mot !