Bruno Maderna est l’incarnation de la plus noble générosité humaine. Preuve en est cette forte détermination à faire de la musique, à être la musique, à communiquer aux autres la musique, toujours dans la gaîté, fût-ce aux moments difficiles, et jusqu’à la dramatique maladie. Et avec la musique, la vivacité sans cesse dynamique de son intelligence, prospective, toujours ouverte à ces espaces où la musique, les nouveaux moyens technico-expressifs et les nouvelles méthodes s’interpénètrent, résolument, dans la mesure où l’homme vit en tant que sujet dans notre temps, toujours tendu vers l’homme. C’est ainsi que Bruno vivait et continue de vivre. Luigi NONO. Jeune prodige qui se produisit, encore enfant, à La Scala de Milan ou aux Arènes de Vérone, Bruno Maderna est une figure phare de la musique du xxe siècle. Dès le début des années cinquante, dans le sillage de Hermann Scherchen, il participe aux Cours d’été de Darmstadt, où il anime bientôt des séminaires. En 1955, il fonde, avec Luciano Berio, le Studio de phonologie de la Rai à Milan, et dirige de 1956 à 1960 les Incontri musicali, concerts où sont créées des œuvres majeures de l’après-guerre. Musiques de film et de scène, opéras, cantates, pièces symphoniques ou solistes, concertos, réalisations électroniques, transcriptions et révisions de Gabrieli, Josquin ou Monteverdi, se doublent d’interprétations généreuses et intelligentes d’œuvres anciennes, classiques, romantiques, modernes et contemporaines, qu’il aime faire figurer dans les mêmes programmes. Ceux qui l’ont connu évoquent sa personnalité exceptionnelle, attachante, l’ami attentionné et chaleureux.
TABLES DES MATIÈRES DU VOLUME I :
GENEVIÈVE MATHON, GIORDANO FERRARI ET LAURENT FENEYROU, Aimer Bruno Maderna. GIORDANO FERRARI, Maderna et la dramaturgie musicale, une introduction en forme d’ouverture. GIANMARIO BORIO. La technique sérielle dans les Studi per « Il processo » di Franz Kafka. ANGELA IDA DE BENEDICTIS, Voyage dans le Venetian Journal.
GENEVIÈVE MATHON, À propos du Satyricon, La constellation Hyperion.
GIORDANO FERRARI, Hyperion, les chemins du Poète.
GIANMARIO BORIO ET VENIERO RIZZARDI, L’unité musicale de Hyperion.
GIORDANO FERRARI, Don Perlimplin : le triomphe des imaginaires.
MAURIZIO ROMITO, De l’écran à la scène : les musiques pour la télévision et le théâtre.
REBECCA RASS, From A to Z. GIORGIO MANGINI, Filmographie commentée.
RAYMOND FEARN, Quelques réflexions sur Maderna et la voix chantée.
LUCA CONTI, Les Tre liriche greche et les débuts du dodécaphonisme italien,
NICOLA VERZINA, La dialectique histoire-composition dans la musique italienne du second après-guerre : sérialisme et engagement dans la Kranichsteiner Kammerkantate (Vier Briefe).
ANGELA IDA DE BENEDICTIS, Ausstrahlung ou la textualité brisée d’un hymne à la vie.
ULRICH MOSCH, Introduction à Maderna musicista europeo de Massimo Mila.
MASSIMO MILA, Un maître et ses maîtres. MARTINE CADIEU, Bruno Maderna.
KONRAD BOEHMER, Retour à Maderna. LUIGI NONO, En souvenir de deux musiciens.
LUIGI PESTALOZZA. Les années milanaises. La refondation musicale de Maderna dans l’histoire italienne qui change.
MARIO BARONI, Poétiques, comportements, styles de vie. Est-il bien légitime de penser qu’ils ont quelque chose en commun ?
ROSSANA DALMONTE, Maderna et la musique : notes de poétique.
GIOVANNI MORELLI, La charge des quodlibet.
LAURENT FENEYROU, Bruno Maderna, musicien de la vie.
BRUNO MADERNA, Extraits de la correspondance, choisis et annotés par Angela Ida
DE BENEDICTIS et Giordano FERRARI.
GENEVIÈVE MATHON, Chronologie.
GIORDANO FERRARI, Bibliographie.