► Allard, J. - Feuillâtre, E. En grec et en français, Cours de langue grecque J. Allard et E. Feuillâtre, Librairie Hachette, 1947, 13 x 20, 144 pages, broché. Neuf. Réimpression de l'édition Hachette de 1947 en petites séries.
On croit généralement que la naissance de la physique a eu lieu au cours de la Renaissance. Ce terme de physique est pourtant d’un usage courant dans les traités de l’Antiquité. Le texte de Lucrèce porte le titre, De natura rerum, “ De la physique ”. Comporte-t-il la chose tout autant que le mot ? Oui, répond Michel Serres. L’hypothèse atomique était jusqu’ici envisagée dans le cadre global de la mécanique des solides, et ce point de vue rendait absurde tout ou partie de la physique épicurienne. L’événement de la déclinaison devenait incompréhensible : nul n’a jamais vu un corps grave tomber en se détournant brusquement de sa trajectoire de chute. Mais si l’on envisage l’atomisme dans le cadre d’une mécanique des fluides, tout change. La déclinaison est l’amorce d’un tourbillon dans un écoulement hydraulique. L’analyse du modèle tourbillonnaire ou turbulent montre que cette physique était mathématisée dans et par l’œuvre d’Archimède. Qu’elle était expérimentée dans les météores et le magnétisme. Et qu’elle est applicable à des questions sur lesquelles nous ne tenions jusqu’à maintenant que des discours descriptifs. Notre science, moderne et contemporaine, est plus âgée qu’on ne le pensait : il nous faut changer d’échelle, et compter presque trois millénaires là où nous nous contentions de trois siècles.