Nouvelle édition, considérablement augmentée, mise dans un nouvel ordre, & enrichie de notes, par M. Beauzée, suivie de la Prosodie Françoise, édition de 1767, & des essais de grammaire, par M. l'Abbé d'Olivet.
En 1718, parait l’ouvrage de l’Abbé Girard : « Justesse de la langue françoise ou les différentes significations des mots qui passent pour être synonymes. Il s’agit d’un traité qui rassemble toutes les remarques ayant été faites sur les synonymes. L’auteur a alors l’intuition que le mot possède une valeur propre. Dans la préface de la troisième édition, il ne s’intéresse qu’à « la différence délicate des synonymes : c’est-à-dire le caractère singulier de ces mots qui, se ressemblant comme des frères par une idée commune, sont néanmoins distingués l’un de l’autre par quelque idée accessoire et particulière à chacun d’eux ». La nouvelle version retravaillée de ce texte, parait en 1736 et s’intitule : « Synonymes françois, leurs différentes significations, et le choix qu'il en faut faire pour parler avec justesse. » où il procède par différence. Suivra en 1767, le « Dictionnaire des synonymes » du Père de Livoy qui s’inscrit dans la tradition des synonymes non distinctifs. Pour rendre la consultation plus aisée, Beauzée ajoutera plus tard une table alphabétique. C’est au travers de ces ouvrages, proprement linguistiques que l’on voit l’apparition d’une description plus autonome de la langue elle-même. Citation adaptée de : François Gaudin, Louis Guespin, « Initiation à la lexicologie française : de la néologie aux dictionnaires », De Boeck Université, 2000.