► Allard, J. - Feuillâtre, E. En grec et en français, Cours de langue grecque J. Allard et E. Feuillâtre, Librairie Hachette, 1947, 13 x 20, 144 pages, broché. Neuf. Réimpression de l'édition Hachette de 1947 en petites séries.
Si l'on en croît Homère, on s'amusait bien sur l'Olympe, où résonnait souvent le rire inextinguible des dieux grecs. Les humains étaient-ils moins gais ? Ils avaient sans doute moins sujet de rire ; leur condition mortelle, leurs guerres, leurs soucis politiques leur inspiraient des pensées et des écrits plus graves. Mais cela ne les empêchait pas d'apprécier les fêtes, les comédies, les joyeuses réunions entre amis lors des banquets, les réparties spirituelles, comme en témoigne l'ensemble de la littérature grecque : il est rare de ne pas voir l'humour se glisser même dans les plus graves discours, que ce soient ceux d'un Socrate ou d'un héros tragique, d'un historien ou d'un romancier. Le rire des Grecs, sans doute, n'est pas toujours aussi " homérique " que celui de leurs dieux, sauf dans les comédies d'Aristophane où il s'exprime sans retenue ; souvent, il ressemble plutôt au fin sourire des statues ioniennes, à la fois ironique et indulgent. Les textes réunis ici, allant depuis Homère jusqu'à Lucien, tentent de donner un aperçu de cet esprit vif, caustique et en même temps chaleureux et convivial, bref, de ce " sel attique " qui caractérisait le rire grec et qui n'a rien perdu de son efficacité.