► Allard, J. - Feuillâtre, E. En grec et en français, Cours de langue grecque J. Allard et E. Feuillâtre, Librairie Hachette, 1947, 13 x 20, 144 pages, broché. Neuf. Réimpression de l'édition Hachette de 1947 en petites séries.
Est-il possible de rassembler des biographies de femmes grecques? Seules les femmes « exceptionnelles », les « héroïnes » ont eu droit, dans la tradition écrite par les hommes, à des morceaux de vie. Comment demander à ces femmes d'exception d'être représentatives de la Grèce au féminin? Nulle figure n'est plus difficile à atteindre que celle d'une Grecque sans histoire, d'une femme ordinaire d'Athènes puisque, par définition, dans la conception grecque de la morale, une femme rangée, donc vertueuse, est vouée au silence. C'est pourtant à relever ce défi que se sont attelées les historiennes qui ont décidé d'assumer cette entreprise de construction, en travaillant dans les interstices de la tradition.
Le destin des huit femmes exceptionnelles qui sont présentées dans ce volume nous permet, malgré tout, de mieux appréhender le « féminin » dans la pensée grecque. Pour la plus illustre de ces femmes, la poétesse Sappho (VIIe siècle av. J.-C.), Annalisa Paradiso a choisi de montrer comment la tradition philologique s'est employée à lui construire une vie plus « présentable » que celle qui se déduit de sa poésie, d'où l'élaboration du mythe d'une Sappho hétérosexuelle. La vie de Mélissa, la femme de Périandre (c. 627-580), le tyran de Corinthe, et l'intellectuelle Aspasie (Ve siècle av. J.-C.), la compagne de Périclès (495-429 av. J.-C.) sont présentées par Nicole Loraux, Théanô (VIe siècle av. J.-C.), la Pythagoricienne, par Claudia Montepaone, la Spartiate Gorgô (née en 506 av. J.-C.), fille et épouse de roi Cléomène, par Annalisa Paradiso, Lysimakhè, la prêtresse d'Athéna Polias, par Stella Georgoudi, Nééra (IVe siècle av. J.-C.), la courtisane, par Claude Mossé, et Arkhippè, citoyenne et évergète de Kymé, par Ivanna Savalli.