► Allard, J. - Feuillâtre, E. En grec et en français, Cours de langue grecque J. Allard et E. Feuillâtre, Librairie Hachette, 1947, 13 x 20, 144 pages, broché. Neuf. Réimpression de l'édition Hachette de 1947 en petites séries.
Il se pourrait qu’il n’y ait pas grand chose de commun entre ce que nous nommons philosophie et ce que Platon nomme philosophia. Chez lui, la philosophie n’est encore assurée ni de sa possibilité, ni de sa réalité, ni de sa définition, ni même de son nom, elle l’est seulement, et seulement pour elle-même, de sa nécessité. En s’élevant, déjà, contre une étymologie qui fait de la philosophia un « désir de savoir » ou « un amour de la sagesse » et croit ainsi en avoir assez dit sur elle, Platon explore toutes les implications d’un mot dont il invente le sens « philosophique ». Il s’agit donc, dans ce livre, de faire deux choses en même temps. Il s’attache à déterminer les différents sens donnés par Platon au terme philosophia : dénommant, dans les premiers Dialogues, la force obstinée qui anime un personnage, Socrate, la philosophia reçoit du Phédon jusqu’au Phèdre ses dimensions intérieures, l’ironie destructrice s’alliant dans un naturel philosophe à un délire érotique et inventif; pour finir, sa modalité dialectique et interrogative se précise tandis que s’opère sa déduction politique et cosmologique. Mais voir dans les Dialogues l’expression d’une philosophia prenant conscience de sa puissance a pour condition et pour effet de détourner l’attention du contenu doctrinal vers la manière dont les problèmes sont posés, reposés et repensés. Le seul but de cette entreprise est donc d’inviter à lire avec scrupule et liberté les textes les plus subtilement déroutants, les plus volontairement fragmentés, les plus multiplement médiatisés qui soient.