L'auteur a voulu donner un court exposé, clair et fidèle, des idées fondamentales de la morale kantienne. Il commence par situer la morale de Kant dans le milieu d'idées où elle se pose, et dans l'ensemble de la philosophie critique. Ensuite, il expose la doctrine de la moralité suivant l'ordre que présentent les Fondements de la métaphysique des mœurs. Il n'y a pas grand-chose à redire à ces pages. Notons, par acquit de conscience, que la signification du « comme si » dans la deuxième et dans la cinquième formule de l'impératif catégorique ne nous semble pas être suffisamment mise en lumière, et que l'interprétation des textes relatifs à la liberté nous semble contestable. L'auteur termine par la doctrine du souverain bien, qu'il expose d'après la Critique de la raison pratique.
Cet exposé peut rendre de réels services aux étudiants de philosophie. Regrettons que l'auteur ait cru, comme la plupart des interprètes de la morale kantienne, pouvoir négliger la Métaphysique des mœurs. Celle-ci nous paraît pourtant nécessaire pour comprendre la vraie portée du formalisme en morale. De même, l'utilisation de la Critique du jugement aurait enrichi de beaucoup les indications au sujet de la destinée humaine.
Wylleman André. Joseph Vialatoux, La morale de Kant. In: Revue Philosophique de Louvain. Troisième série, tome 56, n°52, 1958. p. 633.