3e édition. Avec des compléments bibliographiques de Jean Gascou.
• A la mort de Trajan (117), l'empire romain paraît avoir atteint son plein développement. Cet empereur a soumis la Dacie et stabilisé la frontière en Mésopotamie. Les guerres civiles qui ont troublé le premier siècle semblent conjurées par l'établissement d'un régime politique encore mal défini et par le fait même fragile. Hadrien et Antonin travaillent à établir la paix intérieure par de sages mesures et la pax romana est réalisée. Cependant ce n'est qu'une trompeuse apparence. Les causes qui vont donner lieu à la crise qui s'ouvre sous le règne de Marc-Aurèle sont nombreuses : fragilité de l'équilibre péniblement établi entre la force du limes et la pression des Barbares, entre les recettes et les dépenses de l'Etat, entre la production et la consommation, entre les campagnes et les villes, entre l'autorité du Sénat et le pouvoir impérial. De fait les guerres civiles vont reprendre au IIIe siècle. L'anarchie intérieure qui en est la conséquence va augmenter la crise économique, en sorte que l'empire sera menacé de dislocation. Le règne de Dioclétien (284-305) arrête pour un temps la crise. Cet empereur veut restaurer l'empire, mais les événements modifient ses réformes et donnent naissance à la monarchie héréditaire avec Constantin qui établit un gouvernement qui se veut chrétien. La succession des souverains devient plus normale. Par contre les intrigues de cour succèdent à l'anarchie militaire et la lutte contre les chrétiens fait place aux querelles de ceux-ci entre eux ; les problèmes économiques se modifient par l'institution du colonat et du patronat ; les Barbares s'installent d'abord pacifiquement dans l'empire et créent ainsi un problème intérieur inquiétant. Et surtout l'empire est disloqué. Tandis que la partie occidentale succombe sous le poids des invasions barbares, la partie orientale, sous le gouvernement de Constantinople, la nouvelle Rome, jouit d'une paix relative qui lui permet de se développer normalement grâce à ses structures politiques, à sa richesse et à la puissance de l'État. Sa faiblesse lui vient de la désaffection de plus en plus grande des provinces orientales : Syrie, Palestine et Egypte. Mais c'est toujours l'empire romain qui continue. Pour l'auteur, la crise s'étend du règne de Marc-Aurèle à la mort d'Anastase (518). La restauration, amorcée par Justin Ier, sera l'œuvre de son neveu Justinien. Pour décrire l'évolution de l'empire, pendant ces trois siècles et demi, R. Rémondon a dû se borner à traiter les questions essentielles et à laisser de côté celles qui ne concernaient pas directement la crise...
≡ In Janin Raymond. Rémondon (Roger), La crise de l'empire romain, de Marc-Aurèle à Anastase, Revue des études byzantines, 1965, vol. 23, n° 1, pp. 276-277.