► Allard, J. - Feuillâtre, E. En grec et en français, Cours de langue grecque J. Allard et E. Feuillâtre, Librairie Hachette, 1947, 13 x 20, 144 pages, broché. Neuf. Réimpression de l'édition Hachette de 1947 en petites séries.
Dans la Rome antique comme dans les autres cultures, le corps n'est pas une donnée naturelle mais une construction culturelle. L'anthropologie des corps romains est l'occasion de constater combien nous sommes culturellement séparés de ceux que nous tiendrions trop vite pour nos semblables. Nous apprenons ici que les Romains n'ont pas de coude, que la castration des hommes les engage dans une sexualité excessive ou encore que l'enfant romain est nourri du lait de son père. Medium de la communication sociale, ces corps sont aussi le support de signes ; les soldats romains portent leurs décorations gravées à même la peau de leur poitrine : les cicatrices des blessures redues en combattant de face, l'ennemi ; inversement l'esclave exhibe sur son dos les marques de son ignominie, les traces du fouet. Les traitements du corps romain relèvent aussi d'une raison symbolique, que ce soit la médecine ou la cosmétique. Le corps médicalisé est l'assemblage monstrueux de membres et parties qui sont chacun défini comme le siège d'une maladie. Le fard qui recouvre les visages des femmes, des morts et du général triomphant, crée des masques qui sont la vérité de leurs visages. Ainsi la face blafarde des femmes enduite de pâte montre ce que doit la visibilité d'un genre à l'artifice. La féminité n'a pas un visage naturel, elle doit être peinte sur cet enduit dont la blancheur renvoie à un enfermement, symbolique et non réel, des femmes, il n'y pas de gynécée à Rome. Enfin le corps humain, défini comme un assemblage de membres, peut n'être plus qu'un opérateur intellectuel. Ainsi le corps démembré du fondateur, Romulus, permet de penser les pouvoirs d'une institution centrale de la Res publica, le sénat.