Introducción, edición crítica, traducción y notas por César Chapparo Gómez. (bilingue latin, espagnol).
• Le livre VI des Étymologies, connu sous le titre De libris et officiis ecclesiasticis qui dans l'édition Lindsay souligne sa ressemblance partielle avec le De officiis ecclesiasticis, autre œuvre d'Isidore, se caractérise par une dualité de contenus qui n'empêche pas sa cohérence, organisée autour du thème de la praxis ecclésiale. Un premier ensemble contient les notices qui concernent la Bible, les livres qui la composent, la manière dont ils furent écrits ; un second ensemble traite des fêtes et des offices ecclésiastiques. Mais l'exposé sur les textes sacrés du judéo-christianisme entraîne l'auteur à produire, en complément, toute une série de précieuses notices concernant l'histoire du livre dans l’antiquité, envisagée sous ses différents aspects (bibliothèques, supports de l’écriture, copistes, etc.) ; ces notices doivent intéresser tous les spécialistes modernes. Au sein des Étymologies, le livre VI occupe donc une place intermédiaire entre le V (dont la dernière partie offrait un résumé de l’histoire de l’humanité qui appelait pour ainsi dire l’exposé sur les Livres bibliques, ceux-ci étant une source essentielle des renseignements concernant les « six âges » de cette histoire) et le VII (livre de théologie). Avec les livres VII et VIII, il compose la série des trois livres qui sont consacrés, dans la deuxième moitié de la première décade des Étymologies, au christianisme considéré sous le rapport des textes, de la doctrine, de l’organisation ecclésiale… C’est dans le contexte de la conversion des Wisigoths ariens d’Espagne au christianisme trinitaire qu’il faut lire ce livre VI et plus généralement les Étymologies dans leur ensemble, œuvre d’un évêque, Isidore, dont le magistère eut une grande influence politique, religieuse et intellectuelle.