Ce petit traité sur les démons a été rédigé entre 1288 et 1295 par le franciscain Pierre Jean de Olivi (1248-1298). Dans le vaste ensemble des questions de ce penseur, rassemblées en 1293-1295, nos neuf questions sont numérotées à part et placées sous un titre propre. Olivi offre une perception personnelle du mal et des démons :
1) Il rejette la conception anselmienne de l'inexistence ontologique du mal, très présente chez Thomas d'Aquin.
2) Le mal est l'autre face de la liberté. Olivi prépare ainsi la voie à Duns Scot.
3) La chute des démons entre dans un schéma eschatologique, en laissant une place à l'action future de l'homme et notamment au remplacement de Satan, sur son trône vide, par saint François. 4) Les créatures de raison et de liberté (hommes, anges et démons) sont de statuts proches et mobiles.
Ce texte touffu, sans perfectionnement final, n'est pas de lecture aisée, mais les efforts ne sont pas vains devant une réflexion souvent vertigineuse et le dialogue entre Olivi et Mediavilla est un des grands moments du Moyen Âge.