Rome a laissé en Afrique des traces impressionnantes, où l'on peut encore apprécier l'importance d'une province qui a compté parmi les plus riches de l'Empire romain. L'Afrique Proconsulaire, qui s'étend sur la Tripolitaine (une partie de l'actuelle Libye), la Tunisie et la partie orientale de l'Algérie, fournit en blé et huile Rome même et exporte en abondance une céramique qui envahit à partir du IIIe siècle toute la Méditerranée. Ces réalités économiques ont contribué à l'émergence d'une classe de notables, souvent d'origine africaine, qui se sont intégrés dans l'organisation politique romaine et ont fait parfois de brillantes carrières dans l'administration ou dans leur propre cité. L'émulation au sein de ces élites a contribué au développement des villes et de leur parure monumentale : temples, thermes ou théâtres, toujours visibles aujourd'hui. A ces notables appartiennent des demeures aux décors somptueux, dont les mosaïques conservent en grand nombre le souvenir : autant d'images qui nous renseignent sur la société, ses loisirs, sa culture et ses croyances, en particulier sur la mort. L'Afrique est marquée par un essor rapide du christianisme et l'Eglise y connaît un développement exceptionnel. Dans ce domaine aussi l'archéologie met en évidence, grâce aux découvertes très nombreuses d'églises et d'installations martyriales, la diversité des communautés chrétiennes. A partir du Ve siècle, l'Afrique est traversée par bien des vicissitudes : l'installation du royaume vandale, pendant un siècle, puis la conquête byzantine, dont les monuments, églises et forteresses, sont très présents dans le paysage africain. Au milieu du VIIe siècle, la conquête arabe entraînera rapidement la disparition de l'Afrique antique. Cet ouvrage facilement accessible pour les étudiants et les amateurs d'archéologie et d'histoire romaine, est un manuel très complet qui comprend de nombreuses cartes et illustrations.