Leçon d'ouverture du Cours Victor Hugo, le 4 décembre 1934.
Extrait de l'introduction (page 3) :
• ... Mais comment se livrer paisiblement à ce travail consciencieux et honnête, quand sur la place publique retentissent des rumeurs imprécatrices, et que des adversaires de Hugo, sans considération, sans retenue, j'allais dire sans dignité, crachent sur le dieu que nous révérons et accumulent contre lui les outrages et les calomnies ? Le ton et les causes profondes de ces polémiques en rendent sans doute l'accès difficile à qui ne veut pas y apporter le mauvais esprit qui les anime. Mais vous ne comprendriez pas que celui qui a la mission si honorable de faire connaître Victor Hugo, feignît d'ignorer d'insolentes diatribes, ne considérât pas comme son devoir impérieux d'y apporter sa réponse. Certes il n'a pas la prétention de convaincre ceux qui se bouchent volontairement les yeux et les oreilles, il pourra du moins prémunir le public contre des erreurs qu'énoncent des adversaires qu'on voudrait croire de bonne foi, et que du moins, pour sa part et par souci de sa propre dignité, il traitera comme des contradicteurs de bonne foi.
• Un M. Georges Batault, de qui je n'avais encore rien lu, a publié vers le milieu de cette année à la Librairie Plon, généralement plus soucieuse de la tenue de ses publications, un pamphlet intitulé : Le Pontife de la démagogie. Victor-Hugo.
• Il y a dans ce livre des passions politiques d'aujourd'hui; et l'auteur n'attaque justement Hugo que parce qu'il le rend responsable du développement chez nos contemporains de certaines idées qu'il combat et déteste. C'est son droit strict; et si comme professeur je dois m'interdire de mêler la politique à ma discussion, il est évident qu'un publiciste peut agir tout autrement. Il est pleinement autorisé à se livrer à des attaques passionnées, à de véhémentes satires, à écrire un livre de combat et de parti…