► Allard, J. - Feuillâtre, E. En grec et en français, Cours de langue grecque J. Allard et E. Feuillâtre, Librairie Hachette, 1947, 13 x 20, 144 pages, broché. Neuf. Réimpression de l'édition Hachette de 1947 en petites séries.
Traduit de l'anglais et présenté par Olivier Sedeyn.
« Nous dépendons pour notre connaissance de la pensée de Socrate, des dialogues de Platon, des écrits socratiques de Xénophon, des Nuées d'Aristophane, et de quelques remarques d'Aristote. De ces quatre hommes, Xénophon est le seul qui, tout en connaissant Socrate, a montré par ses actes qu'il était disposé à se faire historien. Un préjugé puissant apparu au cours du XIX siècle, et aujourd'hui bien établi, ôte toute sa force à cette évidence. Selon ce préjugé, Xénophon a l'esprit si naïf et si étroit, ou il est si philistin, qu'il ne saurait avoir saisi le noyau ou la profondeur de la pensée de Socrate. Contre ce préjugé, invoquons en premier lieu Winckelmann. qui fit l'éloge de la « noble simplicité et [de]la grandeur tranquille » des écrits de « Xénophon, grand et sans artifice » et qui vit de la grâce, c'est-à-dire qui plait raisonnablement, chez Xénophon en tant que distinct de Thucydide, et compara en conséquence Xénophon à Raphaël tout en comparant Thucydide à Michel-Ange. Invoquons en deuxième lieu le jugement silencieux de Machiavel. Notre époque se vante d'être plus ouverte à tout ce qui est plus humain que tout autre époque ; elle est assurément aveugle à la grandeur de Xénophon. Sans le vouloir, on pourrait faire quelques découvertes concernant notre époque en lisant et en relisant Xénophon ». L.S.