► Allard, J. - Feuillâtre, E. En grec et en français, Cours de langue grecque J. Allard et E. Feuillâtre, Librairie Hachette, 1947, 13 x 20, 144 pages, broché. Neuf. Réimpression de l'édition Hachette de 1947 en petites séries.
Introduction et édition critique in extenso par Vincent Duclert.
Ce cinquième opus des Œuvres complètes d’Elie Halévy comprend l’ensemble des écrits que le penseur consacra, très jeune, à la philosophie platonicienne. Un livre unique traverse ces premières études, La Théorie platonicienne des sciences de 1896, conçu et décidé en toute liberté, véritable prouesse de savoir et d’analyse. Ces écrits philosophiques, assortis de la correspondance en partie inédite qui chemine à leur côté, présentent non seulement la cohérence d’une œuvre singulière de philosophie grecque, mais aussi une unité de temps puisqu’ils épousent cinq années seulement, 1892-1896, d’une jeunesse philosophique.
Élie Halévy ne reviendra plus par la suite à cette recherche sur Platon et sa philosophie bien qu’il ait songé, pour qui « a étudié Platon, d’écrire une histoire du Platonisme ». L’histoire déjà ! vers laquelle il se dirigera quelques années plus tard, au tournant du siècle avec l’affaire Dreyfus, sans rien renier de la philosophie, transformant l’héritage d’un temps singulier en une base critique essentielle à la pensée historique. S’il devint l’« historien philosophe » que l’on connaît avec L’Ère des tyrannies (volume II) et l’Histoire du socialisme européen (volume III), affrontant les béances de l’histoire la plus actuelle, il le doit incontestablement à ce « moment Platon » qu’il s’est offert à l’aube de sa vie d’adulte et à une fidélité maintenue à l’étude comme à la pensée de la philosophie. En témoignent d’autres ensembles d’écrits philosophiques, à paraître dans la série des Œuvres complètes, mais aussi la fondation en 1892 de la Revue de métaphysique et de morale et sa direction jusqu’à sa mort en 1937, de concert avec l’ami de toujours, Xavier Léon. Expérience d’écriture, d’amitié et de bonheur, le « moment Platon » méritait d’ouvrir cette sous-série des Œuvres complètes consacrée à « Élie Halévy philosophe ».