► Allard, J. - Feuillâtre, E. En grec et en français, Cours de langue grecque J. Allard et E. Feuillâtre, Librairie Hachette, 1947, 13 x 20, 144 pages, broché. Neuf. Réimpression de l'édition Hachette de 1947 en petites séries.
Lorsqu’on pose la question des sources grecques de la phénoménologie, c’est généralement à Aristote que l’on songe prioritairement. Si l’aristotélisme de Husserl s’avère parfois difficile à établir textuellement, celui de Brentano, de Heidegger ou de Patočka semble en revanche relever de l’évidence. Une telle évidence ne tend-elle pas à occulter une autre source, pourtant capitale : Platon et le platonisme ? Au thigein kai phanai (« être au contact et dire ») qui, en Métaphysique Θ, 10, semble annoncer le retour aux choses mêmes de la phénoménologie, il est tentant d’opposer l’aspiration platonicienne à un « là-bas » (ekei) : fuite hors du monde, le platonisme serait alors l’antithèse de la passion des phénomènes que la pensée d’Aristote aurait communiquée à la phénoménologie. Au-delà de ce qui peut paraître contestable dans cette vision de Platon et d’Aristote, il importe plutôt d’inspecter un certain nombre de lieux phénoménologiques décisifs dont la pensée platonicienne semble avoir déterminé la configuration ; le platonisme de Lotze, la redécouverte de l’idéalité chez Husserl, le statut de l’alétheia dans la pensée de Heidegger ou la détermination platonicienne du concept de matière chez Patočka sont des lieux de ce genre. En les analysant, nous tentons ici de mesurer si, comment et jusqu’à quel point la phénoménologie peut se dire platonicienne, comme elle se dit aussi aristotélicienne...